Plusieurs vestiges archéologiques témoignent d'une occupation du site d'Eguisheim depuis le Paléolithique. Après les Celtes, les Romains érigent un camp à l'entrée d'Eguisheim et développent la culture de la vigne. Eberhardt, petit fils d'Adalric, troisième duc d'Alsace, fonde en 720 le premier château d'Eguisheim et, en 727, avec Saint-Pirmin, l'abbaye de Murbach.

Au milieu du Xème siècle, Eguisheim, situé dans le Sundgau, passe par un mariage aux mains des comtes de Nordgau, réputés pour fonder les abbayes. Le personnage le plus illustre en est le Pape Saint-Léon IX.

La ville d'Eguisheim se développe autour de son château, habité par le bailli épiscopal jusqu'en 1752. La cité résiste en 1298 à l'empereur Adolphe de Nassau, mais ne peut empêcher le dauphin de France, le futur Louis XI et ses Armagnacs, de saccager la ville en 1444. La ville est frappée par les fléaux : épidémies, occupations et réquisitions militaires, mauvaises récoltes, dépopulation pendant la Guerre de Trente Ans.

En 1680, l'évêque Egon de Furstenberger, ami de la France, est contraint de prêter serment de fidélité au roi de France pour la partie alsacienne de ses possessions. De 1790 à 1802, Eguisheim est chef-lieu de canton et, vers 1810, sa population dépasse le nombre de 2000 habitants.

 

Le Pape Saint-Léon IX

Brunon d'Eguisheim est né le 21 juin 1002. Il est le fils de Hugues IV d'Eguisheim, comte de Nordgau et de Heilwige de Dabo.

Dès l'âge de 5 ans, il fait ses études au chapitre cathédral de Toul, en Lorraine. Sa formation est complétée à la Cour Impériale de Conrad II. Alors qu'il n'a que 24 ans, Brunon devient évêque de Toul.

A l'initiative d'Henri III, Brunon d'Eguisheim est désigné Pape ; il reçoit la consécration le dimanche 12 février 1049 et prend le nom de Léon IX.

Au sein de l'Église, c'est un Pape réformateur, notamment par sa lutte contre la simonie (achat, vente de sacrement) et le nicolaïsme (mariage de clercs).

Léon IX parcourt l'Europe pour restaurer l'autorité pontificale et préside de nombreux conciles. Lors de ses passages en Alsace, il consacre des églises et confirme les privilèges et possessions d'abbayes.

En 1053, il est fait prisonnier par les normands du Duché de Bénévent et il meurt le 19 avril 1054 à Rome. Il est canonisé par le Pape Victor III en 1087.